Sénégal: Dakar - 30/01/2012 - Tu n'es pas une femme, tu es une toubab. Ironie et préjugés.

Tu n'es pas une femme, tu es une toubab.

On ne nait pas étranger, on le devient. Tu es devenue étrangère, tu es devenue l'autre, tu es devenue le divers.

En tant que étrangère, tu es un être vivant que «les autres» ne sont pas, un être dont l'existence se laisse résumer par la devise suivante: «Tu n'es pas d'ici».

Tu n'es pas d'ici, est un refus de te confirmer dans ton existence en te reléguant à la périphérie des espaces sociaux consacrés et en te contenant dans une injonction à te maintenir à l'écart.

Tu n'es pas d'ici signifie que tu ne peux pas participer à notre cité.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne pourrais jamais comprendre les mécanismes sociaux de ce pays, que tu ne peux pas discuter de religion parce que tu n'es pas musulmane, ni de politique parce que tu ne lis pas nos quotidiens et tu ne regardes pas nos journaux du soir, que tu ne sais pas préparer à manger, parce que les seuls plats reconnus sont les plats sénégalais.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es venue ici seulement pour les hommes, parce qu'en Italie il n'y a pas d'hommes.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es sans doute une femme sans valeurs qui couche avec les hommes avant le mariage, n'importe où, n'importe avec qui. Comme si les femmes de ce pays ne le fassent pas, comme si c'est une particularité de toutes celles qui ne sont pas d'ici, celle d'avoir des rapports sexuels sans être mariées.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu n'es ni dedans ni dehors. Tu es à la frontière et tu attends que quelqu'un te reconnaisse et te donne un visa en tant que être humain.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne sais pas danser, parce que la seule danse reconnue ici est le mbalakh.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne connais pas le thiouraye, peu importe si en Italie tu l'appelles encense. Donc sans connaître le thiouraye tu ne sais pas séduire un homme et si tu n'as pas des bine-bines tu es foutue et il ne va jamais avoir une érection.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu t'habilles comme un clown, que tu te tresses à l'aéroport dès que tu arrives, et tu aimes danser bizarrement sous la lune au rythme des djembés sur les plages de mbour et Cap Skirring. Et sans doute tu es destinée à trouver un baye fall qui va manger tout ton argent. Parce que si tu n'es pas d'ici, c'est sure et certain que tu as de l'argent.

Tu n'es pas d'ici veut dire que si un homme te dit qu'il est un artiste, tu vas surement tomber à ses pieds. Tu vas le marier, tu l’emmèneras en Europe (peu importe si tu veux rester au Sénégal, ici il n'y a rien), et une fois là-bas il va fuir pour se marier à distance avec une sénégalaise restée au pays, et lui envoyer son amour par Western Union chaque fin du mois.

Tu n'es pas d'ici veut dire que si certains hommes te font la court, c'est parce que ils doivent ajouter une blanche à leur liste des conquêtes et pouvoir raconter à leurs amis «j'ai été avec une blanche une fois».

Tu n’es pas d’ici veut dire que des fois on peut t’arrêter dans la rue et te demander « tu habites où ? Je vous accompagne. Je suis une guide. »

Tu n'es pas d'ici veut dire que un homme ne peut pas t'aimer pour du vrai, parce que seulement une femme sénégalaise mérite d’être aimée et respectée comme nos mères ont été aimées et respectées, parce que seulement elle saurait gérer une maison avec des enfants.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu n'as pas le droit de critiquer le mbarane parce parmi les mbaraneuses il y a des femmes extraordinaires. Il suffit de les sauver de cette pratique en alimentant leurs poches jusqu'à qu'il ne reste qu'un seul Mb dans le répertoire Mbarane. (mb1, mb2, mb3..).

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es une femme sans les valeurs transmis et demandés par notre culture.

Tu n'es pas d'ici veut dire que les hommes mariés ont le droit de te chercher pour avoir une femme hors du mariage, parce que avec celles qui ne sont pas d'ici c'est le sexe facile, comme si les femmes d'ici soient moins désinhibées.

Tu n'es pas d'ici veut dire que on ne t'invite pas dehors, pour un diner, pour une verre, pour un café, pour une glace, pour une promenade. Un homme te propose de se voir directement chez toi. Tu n'as pas besoin d'être seduite. Tu es arrivée ici déjà seduite.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu n'as pas besoin de cadeaux, ni d'attentions particulières, ni de câlins, ni d'affection, parce que tu n'es pas une femme. Tu es une toubab. Et les toubab ne sont pas compliquées et n'ont besoin de rien.

Quand on te dit «je cherchais une femme comme toi», tu demandes «comme moi comment?».

«blanche!». Est-ce que c'est la couleur de la peau qui fait la différence comportementale? C'est pas l'éducation reçue?

On te dit que les femmes sénégalaises sont compliquées. Et c'est un façon pour dire qu'elles sont matérialistes.

Et après tu découvres que l'homme qui te le dit est un homme qui est convaincu que comme tu n'es pas d'ici, tu ne peux rien comprendre et on peut te dire n'importe quoi, tu vas y croire. Et si tu commence une relation avec lui, c'est toi qui dois débourser ton argent, pour des frais médicaux pour sa famille, pour les sorties, pour les nécessités, pour le transport, pour tout. Parce que tu es différente, tu n'es pas matérialiste, tu as le devoir de donner et montrer que une blanche n'est pas matérialiste. Et alors tu arrives à te dire que même les sénégalais sont compliqués pour la même raison pour laquelle ils le disent des femmes sénégalaises.

Tu n'es pas d'ici veut dire qu'on peut être avec toi sans t'aimer, et on peut jouer avec tes sentiments sans pitié, parce que tu n'as pas besoin d’être aimée, tu n'as pas de sentiments, tu n'as pas un cœur qui pourrait souffrir, tu n'as que besoin de compagnie et de sexe occasionnel, et en tout cas, tu vas t'en sortir. Tu n'es pas compliquée, tu ne cherches pas une relations sérieuse, tu n'es pas une femme à marier, tu n'es pas d'ici.

Tu n'es pas d'ici veut dire qu'en tout cas une femme sénégalaise te sera préférée parce que tu ne connais pas le salagne salagne, tu ne peux qu’être incapable de faire l'amour à leur façon, tu ne peux pas tuer avec le thiouraye, tu n'es pas sensuelle tant quant une femme sénégalaise, tu n'as pas la peau noire, tu n'es pas djiongué, tu ne traites pas les hommes comme des gros bébés, tu es désobéissante, tu parles trop, tu ne seras jamais acceptée par la famille sauf si tu as vraiment un compte bancaire d'une certaine consistance, tu ne vas pas circoncire tes enfants, tu ne te prendras pas soin de ta goro, tu ne participeras pas au concours «gagne l’approbation de la famille avec tous tes cadeaux», tu n'accepteras pas la polygamie, tu ne seras pas une bonne dans la maison familiale du mari. Tu demande trop quand tu n'as besoin de rien en tant que toubab.

Enfin tu es plus compliquée qu'une sénégalaise, car tu n'es pas d'ici, et avec toi il y a toujours des surprises qui ne peuvent qu’être mauvaises. Tant mieux choisir ce que nous connaissons plutôt que risquer d’être avec une qui n'est pas d'ici.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es une portefeuille. Tu n'es pas une femme. Et tu vois une famille entière t'aimer jusqu'à quand tu donnes, parce que c'est ton devoir de donner, tu n'es pas d'ici.

Et si tu fermes tes poches, tu vois disparaître la gentillesse que tu as vu envers toi jusqu'à ce moment, parce que tu n'es pas d'ici, donc ne viens pas ici si tu n'as rien à donner. Il ne s'agit plus de partager ce que tu as, mais de donner tout ce que tu as, parce que tu n'en as pas besoin, tu n'as pas des nécessités, tes poches se rechargent automatiquement, pas besoin de travailler.

Tu n'es pas d'ici veut dire ou que tu es ici en vacance ou que tu travailles dans une ONG et on te paie un salaire énorme. Tu ne peux pas avoir des dettes à la boutique, tu n'es pas d'ici. Tu as toujours de l'argent à prêter aux autres, et «prêter» veut dire que tu ne vas plus revoir cet argent, parce que tu n'en as pas besoin. Et si tu en auras besoin, tu vas te débrouiller.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu as la possibilité de donner des visas pour l'Europe. Pourquoi tu ne le fais pas? Ton égoïsme un jour sera puni.

Tu n'es pas d'ici veut dire que quand on sera ensemble on pourra aller ensemble voir ta famille en Italie, en vacance, mais c'est pas nécessaire d'aller à Rufisque/Thies/Saint-Louis/Kaolack/Diourbel/ Tambacounda/Ziguinchor pour que tu connaisse la mienne.

Tu n'es pas d'ici veut dire qu'on peut toujours te proposer de donner une contribution pour faire démarrer des projets pour les quels il faut des financements de millions. Et naturellement tu n'auras aucune difficulté à donner des millions. On s'en fiche si on voit que pour aller au travail tu prends un car rapide et un clando. Tu as des millions quelque part. Tu fais seulement semblant de ne pas avoir des moyens. Mais si tu as émigré, tu as beaucoup d'argent, et si tu ne travailles pas, c'est sure que quelqu'un t'en envoie par Western Union de là-bas.

Quand tu n'es pas d'ici on te parle comme si tu es une imbécile des fois en scandant les syllabes comme si tu es sourde. Ro-ber-ta-com-ment-tu-vas?

On te regarde et on observe la plus petite de tes réactions pour la commenter en Wolof parce comme tu n'es pas d'ici tu ne comprends pas le wolof et on peut dire ce qu'on veut devant toi sans que tu saches qu'on se moque de toi.

Oui, le wolof est la langue plus parlée dans ce pays. Mais la langue nationale est le français. On l'oublie souvent quand on te dit «mais comment c'est possible? Tu es ici depuis 2 ans et tu ne parles pas le Wolof». Tu es italienne et pourtant tu parles le français, qui est la langue nationale, mais ça n'a aucune importance.

Tu n'as jamais demandé aux Sénégalais que tu connais en Sardaigne pourquoi ils sont en Sardaigne depuis 18 ans et ils ne parlent pas le Sarde (ni correctement l'italien à dire toute la vérité). La langue nationale est l'italien. Chaque région italienne à ses dialectes et on ne demande pas aux étrangers de les apprendre tous.

Est-ce que à l'école ici on apprends le Wolof aux enfants? Est-ce que les sénégalais parlent un wolof qui est correct du point de vue linguistique? Est-ce que tous les sénégalais parlent la langue nationale? Est-ce qu'ils ont bien compris que c'est le français? Voilà, alors vous n’êtes pas d'ici vous aussi.

Jusqu'à quand le Sénégal ne se verra pas en tant que pays d'immigration qui devrait accueillir l'étranger même du point de vue linguistique, et lui permettre de s’intégrer sans soucis dans la vie communautaire, le sens du mot Teranga pour moi restera toujours très loin de ce qu'il devrait signifier. Teranga devrait vouloir dire accueillir l'étranger dans tous les sens et lui permettre de se sentir vraiment à l'aise.

On dit que le Sénégal est le pays de la Teranga. Hospitalité. Ça se réduit à t'accueillir dans une maison, te donner à manger et te laisser partir satisfait à ventre plein. Peu importe si pendant le repas tout le monde parle Wolof et tu ne comprends rien, peu importe si on ne te parle même pas. Peu importe si tout le monde se tue de rire et personne t'explique ce qu'il se passe.

L'essentiel est que tu mange bien et que tu répètes dans ta tête que le Sénégal est le pays de la teranga.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu dois apprendre le wolof par osmose et que tu n'as pas le droit de te plaindre si tu ne comprends rien. C'est toi qui dois faire des efforts et te débrouiller. C'est le pays de la teranga, pas le pays des cours de Wolof.

Les américains qui travaillent dans les ONG, avant de venir ici ils suivent des leçons de Wolof chez eux et arrivent ici très bien préparés. Eux, ils sont cool. Pourquoi en Italie vous n'avez pas ces cours? C'est au pays d'origine de se préparer à que un jour ses habitants migrent au Sénégal, ce n'est pas au Sénégal de se préparer à que un jour des étrangers viennent habiter ici. S'ils ne sont pas déjà préparés (sénégalisés) qu'ils ne viennent pas ou qu'ils ne se plaignent pas.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu n'as pas besoin de comprendre les discours que les autres font dans leur langue. Ils ne parlent de rien qui te concerne, donc tu n'as pas besoin de comprendre, de donner ton opinion, de participer aux discussions. Si tu veux comprendre, débrouille-toi.

Mais si tu sors avec des amis italiens et sénégalais en même temps, tu n'as pas le droit de parler une langue différente du français, parce que tu n'es pas d'ici, et ici c'est permis de parler ou le français ou le wolof. Ah bon, donc on parle le français dans ce pays? Aucune langue qui ne peut pas être comprise par les sénégalais sera acceptée.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu dois te débrouiller dans tous les domaines car personne te prêtera jamais de l'argent si tu en auras besoin. Tu es déjà le symbole de l'argent, tu n'as pas le droit d'en demander.

Tu n'es pas d'ici veut dire que ta vie n'est pas reconnue comme une vraie vie pleinement vivable et susceptible de se développer. Elle est considérée déjà développée car tu viens de là-bas.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es invisible en tant que être humain.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne prends que des taxi pour bouger, que ta maison est énorme et que tu as une bonne qui nettoie ta maison et te prépare à manger.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu es une sorte handicapée qui ne sait rien faire parce que là-bas vous avez tout sans avoir besoin de le demander. Tu ne peux pas passer un jour sans très bien manger parce que tu as toujours de l'argent pour t'acheter à manger.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne peux pas être fatiguée parce que toi, tu travailles pour t'amuser, en plus ton travail n'est ni difficile ni fatiguant. Tu ne travailles pas pour avoir de l'argent à la fin du mois, parce que tu as déjà de l'argent, tu travailles parce que ceux qui ne sont pas d'ici ont toujours la chance d'avoir un travail même s'ils n'en ont pas besoin.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne peux pas être triste parce que tu ne peux pas avoir des problèmes plus graves de ceux des habitants d'ici.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne connais pas la souffrance parce que la vraie souffrance est seulement ici, pas là-bas.

Tu n'es pas d'ici veut dire que tu ne peux pas faire tes linges toute seule, parce que tes mains sont délicates et tu ne peux pas toucher au savon d'ici qui est pire du savon de la-bas. Tu ne peux pas utiliser un balai parce que tu ne sais même pas ce que c'est un balai. Tu ne peux pas laver les vaisselles parce que là-bas vous avez tous des machines pour laver linges et vaisselles. Tu ne peux que manger au restorant parce que là-bas c'est ça que tu faisais. Tu n'as pas nostalgie de ta famille, parce que là-bas vous abandonnez les parents dans des ospices pour les vieux.

Mais qu'est-ce que tu en sais? Tu n'es pas de là-bas.

Ah bon?!! Toubab rentre chez toi.

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"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre.

Bernard Weber"

Sénégal: Dakar - 26/07/2011 - Mes Y en a marre, pour ceux qui se laissent dominer par les mauvaises habitudes

Mes Y en a marre

La propriétaire de ma maison a mis un avis en bas de chez moi qui dit “Fermez la porte S.V.P.”. C’est un avis qui concerne tous ceux qui habitent dans l’immeuble où j’habite. C’est quelque chose qui est voulue pour notre sécurité. C’est rare que quand je rentre à la maison ou quand je dois sortir, je trouve cette porte fermée à clé. Pourquoi ? Parce que quelqu’un pour premier l’a laissée ouverte. Ceux qui sont venus après lui ont imité son comportement en se disant : « Si on l’a laissé ouverte, il y a une raison », ou bien « si les autres la laissent ouverte, moi aussi je la laisse ouverte ».

Mon habitude est de fermer cette porte à clé. Soit que je rentre, soit que je sorts, je ferme la porte à clé. Parce que je trouve que si on nous a donné une règle à suivre, il y a des raisons. J’ai analysé les possibles raisons et j’ai trouvé que seulement pour un sens de sécurité pour moi et pour les autres, c’est une bonne règle. Maintenant je me demande, pourquoi ceux qui arrivent après moi laissent la porte ouverte ? Pourquoi c’est plus facile d’imiter un mauvais comportement plutôt qu’un bon comportement ?

J’ai mon Y en a marre personnel envers tous ceux qui se laissent dominer par les mauvaises habitudes.
J’en ai marre quand je vois cracher par terre dans les rues soit en présence d’un enfant, soit en son absence. Il faudrait toujours penser qu’on est en train de cracher dans notre propre maison, en donnant un exemple à tous ceux qui nous regardent.
J’en ai marre quand je vois un enfant acheter des cigarettes à la boutique. Le boutiquier qui vend et l’adulte qui envoie l’enfant, ils sont responsable de la facilité avec la quelle un enfant arrive à toucher à la cigarette.
J’en ai marre quand je suis sur un car rapide, je vois un taxi garé quelque part et le taximan en train de pisser devant un mur qui dit « défense de uriner, amende 5000 fcfa ».
J’en ai marre de voir les gens pisser dans les rues même s’il n’y a pas la défense de pisser.
J'en ai marre de voir les gens traverser l'autoroute au lieu de monter sur les ponts et de voir les enfants suivre leur exemple.
J’en ai marre de voir jeter tasses de café touba et poubelle de n’importe quel genre, partout dans les rues.
J’en ai marre de voir que personne considère ce pays comme sa propre maison. Qu’est-ce qu’en serait si j’entre dans une maison, je mange une tangal mente et je jette  par terre le papier ? Qu’est-ce que ça donnerait si dans une maison je commence à cracher par terre ? Ou si je me mets dans un coin et je commence à pisser par terre ?
J’en ai marre de ceux qui apprennent aux enfants à crier « khonk nopp » à chaque fois qu’ils voient une blanche.
J’en ai marre de « toubab donne-moi ton argent ».
J’en ai marre de la mal éducation.
J’en ai marre de qui pense qu’une étrangère ne peut pas aimer le Sénégal comme sa propre maison.
J’en ai marre de « toubab rentre chez toi ». Non, parce que maintenant chez moi est ici. Et peut-être je traite cette maison avec un respect qui dépasse le tien.
J’en ai marre de « je veux prendre une pirogue, ici il n’y a rien ». Dans ce pays il y a de l’espoir, il faut y croire, il faut bouger les fesses que je vois toujours collées devant du ataya, il faut cultiver des capacités, des intérêts, des objectifs.
J’en ai marre du désespoir créé par une mal gouvernance.
J’en ai marre des corrupteurs et des corrompus.
J’en ai marre de voir envoyer un enfant à la boutique suite à une promesse de paiement pour qu’il fasse son devoir. C’est le début de la corruption, c’est le début de l’incitation à la facilité. « Je ferai quelque chose de bon seulement si on me paie ». C’est dégoutant.
J’en ai marre de « je t’aime » dit à tous les coins des rues, seulement parce que je représente l’espoir de voyager en Europe, ou d’un compte à la banque sans mesure.
J’en ai marre qu’on ne me regarde pas comme à un être humain ou mieux comme à une femme très humaine.
J’en ai marre des wakhale des taximan qui quand me regardent pensent seulement à me tromper parce qu’ils pensent que mes poches peuvent payer 5000 cfa pour aller n’importe quel coin de rue.
J’en ai marre de « comment ça se passe le séjour ? ». Comme si à cause du fait que je suis étrangère, je ne peux être ici qu’en vacance. Ou bien ceux qui me disent « amène-moi en France ». Je suis italienne. Je n’ai jamais été en France. Et bon, je réponds « si tu as le billet et l’argent pour acheter le mien, on peut partir quand tu veux, j’aimerais découvrir la France ».
J’en ai marre qu’on me coupe le courant quand je suis en train d’étudier le wolof, ou quand je voudrais tout simplement lire un livre à la maison, où quand je voudrais regarder un film, ou quand quelqu’un vient me voir chez moi.

La Langue

J’en ai marre de « comment c’est possible que tu es ici depuis 1 an et 9 mois et tu ne parles pas encore wolof » ? Il n’y a pas des cours d’alphabétisation wolof pour les étrangers accessibles à tous. Il y en a avec des couts qui ne sont pas accessibles à tous. Donc ceux qui n’ont pas assez d’argent ne pourront pas y accéder. Le fait d’être européenne ne signifie pas que je peux payer des prix exorbitants. En Italie la majorité des cours d’italien pour les étrangers, sont gratuits.
J’en ai marre de ne pas pouvoir comprendre totalement ce qu’on dit à la tv ou à la radio.
J’en ai marre de perdre le sens des journaux du soir en wolof.

La langue m’exclue de beaucoup de choses. Je veux m’engager à l’apprendre sérieusement. Je ne refuse pas de l’apprendre. J’ai besoin d’aide pour ça. Ne me dites pas qu’une langue, pour l’apprendre il faut la parler, car avant de la parler, il faut l’apprendre. Si on ne connaît pas les signifiés des mots, on ne peut pas parler sans savoir ce qu’on dit.

Je me sens handicapée.

Des fois on me dit « maintenant tu es une vraie sénégalaise », seulement parce que j’arrive à dire quelques mots en wolof ou à dire quel plat sénégalais j’ai mangé à midi. Ce que je sais, c’est que ce n’est pas ça être une sénégalaise. Je continuerai à être italienne, avec mes caractéristiques, avec mon identité personnelle, avec mon prénom italien (car de fois on essaie de me baptiser avec quelque nom sénégalais), avec mon éducation, avec ma culture, avec ma façon de cuisiner (oui, nous aussi nous avons des mains et des capacités culinaires qui ne concernent pas encore les plats sénégalais, et pourtant nous mangeons bien aussi), avec ma tête dure, avec mon cœur sans mesure. Mais j’ai besoin de m’intégrer. L’intégration ne signifie pas du tout s’anéantir, se supprimer, pour devenir l’imitation d’une sénégalaise. Non, ce n’est pas ça. C’est trouver une place dans la société et être acceptée parce que je suis un être humain. Et pour trouver cette place, je dois avoir la possibilité de communiquer au mieux de mes capacités. Le wolof est la langue nationale. On ne peut pas penser d’habiter ici sans l’apprendre correctement.

J’ai fait des pas de géante grâce à facebook, car tous les débats ont des commentaires en wolof. Je lis, je vais traduire sur wolofici.com et j’essaie de retenir les mots dans ma tête.
J’ai fait des pas de géante grâce aussi à mes collègues de travail, grâce à certains de mes amis, à des taximan et aux boutiquiers. Souvent m’arrive de comprendre les sens des discours, en générale, je peux répondre en français, mais je ne peux pas faire des discours entiers en wolof. Ça viendra. Je le sais, parce que dama deguer bopp. A présent je reconnais que je suis ignorante. J’ignore la langue de ce pays. Je déteste qu’on se moque de mon ignorance. J’ai le devoir d’apprendre et de savoir. La connaissance est une arme. Et pour me protéger je dois sortir de ma maison armée de connaissance.

La maladie

La maladie éloigne les gens. J’ai été très malade dans les derniers temps. Et beaucoup de ceux que j’attendais de voir frapper à ma porte pour se prendre soin de moi ou pour avoir des mes nouvelles, ont bien disparus. Je ne crois pas qu’ils l’ont fait exprès. Je crois qu’ils m’ont confiée dans les mains de Dieu en priant que ma santé s’améliorât. Mais il y a une copine qui m’a prise en charge et a décidé de me confier dans les mains des médecins. Et ça m’a beaucoup aidé. Je suis encore là grâce à elle.

J’arrive toujours à me surprendre quand je rentre dans une maison, je trouve quelqu’un allongé par terre sur un tapis, qui ne bouge pas à cause d’une grave maladie. Souvent c’est le paludisme. Mais si je demande, on me répond que « c’est la fatigue ». Souvent les médicaments qu’ils ont dans les ordonnances, sont des médicaments pour la grippe. Ce que j’ai appris avec le temps, c’est qu’ici certains médecins ne font pas de différence entre la grippe et le paludisme. Et les gens mêmes ne savent pas qu’elle est la différence des  symptômes. Mais il y a quelque chose qui enlèverait tous les doutes. Les analyses du sang.

Ce qui m’étonne est que dans certains hôpitaux, si tu fais le test pour le paludisme, tu n’auras les résultats qu’après 3 jours. Le paludisme est une maladie qui tue. Comment peut un hôpital se permettre de donner les résultats du test après 3 jours ? Il y a des laboratoires où tu fais le test et après une heure on t’appelle pour te donner le résultat. Il s’agit de laboratoires où le cout des analyses est cher. Mais donc, si c’est possible d’avoir un service efficace, ça veut dire que les hôpitaux aussi pourraient donner un service de qualité. Je n’ai jamais toléré l’idée qu’il y  a des gens qui meurent à cause du fait qu’ils ne peuvent pas accéder à un service de qualité parce qu’il est trop cher. Je pouvais mourir, moi aussi, mais j’ai eu la chance que ma copine a tout payé pour moi, analyses et ordonnances.

L’organisation

Un projet qui aboutit ici est digne d’applaudissement. Ça veut dire que ceux qui ont conçu le projet ont bien travaillé en termes d’évaluation du risque, de moyens à utiliser, de ressources humaines à employer, de délai à respecter, de terrain d’entente établi. Tout projet nécessite l’accord entre les parties. Et ici au Sénégal les relations humaines bien entretenues peuvent amener à des grands résultats. Si une des parties n’est pas satisfaite du type de relation humaine que tu propose, ou que tu es en mesure d’instaurer, toute affaire peut arriver à une catastrophe.

La seule chose que j’ai organisée ici pour l’instant, est quelque chose de ludique. Deux matches de football. Et j’avoue qu’il n’a pas été si simple, même si je l’ai fait presque en 10 jours chaque match. Il faut quelqu’un de crédible qui aie envie d’organiser, deux équipes, donc au moins 22 joueurs (sans les quels rien aurait pu se réaliser), un terrain de foot, de l’argent pour payer la réservation, un arbitre, un sifflet pour l’arbitre, un ballon (ou deux en cas de explosion du premier mdrr), un trophée et des supporteurs qui rendront l’atmosphère extraordinaire.

La seule chose qui ne me concernait pas était le respect de l’horaire du rendez-vous et le respect de la parole donnée à y être une fois que j’ai garanti la réservation du terrain. Les deux matches ont eu lieu et tout le monde s’est bien amusé. J’ai adoré les organiser.  J’ai aimé surtout faire des nouvelles connaissances et mélanger mes amis, et les amis de mes amis, entre eux.

Pourtant, et ici j’ai un reproche à faire, les deux seules choses demandées n’ont pas été respectées par tout le monde. Au deuxième match les absents ont été nombreux, et j’ai dû demander du secours à la dernière minute, en cas contraire les deux équipes n’auraient pas pu être au complet malgré on avait rejoint plus que 20 recrutés pour chaque équipe.

J’avais prévu le retard en donnant rendez-vous à 16h quand le match aurait commencé à 17h. En plus, parce qu’il y en a qui ont dépassé les 17h40.

Ce n’est pas une justification de dire « ici on est au Sénégal, nous sommes toujours en retard ».

C’est l’acceptation de cette justification qui rend vraiment le pays en retard.

L’envie de quitter le pays

J’ai plein d’amis qui veulent quitter le Sénégal parce qu’ils disent « ici il n’y a rien ». Et entretemps ils restent à la maison à rêver l’extérieur sans s’engager d’abord à gagner l’argent qui leur  permettrait de quitter le pays (pour acheter un billet d’avion, faire un visa etc). S’ils n’arrivent pas à remplir le vide du ventre donné par la paresse, avec un travail qui devrait frapper à leur porte, la responsabilité est donnée au gouvernement. Le gouvernement a ses responsabilités, bien sûr, mais chaque citoyen doit acquérir aussi le sens de responsabilité, de sa propre responsabilité sur ce qui manque dans sa vie. Etre responsable signifie être capable de reconnaitre ce qu’on a fait et ce qu’on n’a pas fait pour donner un sens et une direction à sa propre vie. A chaque action correspond une réaction. A chaque non-action correspond toujours une réaction, car le monde avance même sans ceux qui ne bougent pas et qui restent à regarder et se plaindre de ceux qui bougent.

Avant de penser de quitter ton pays qui ne t’a rien donné, demande-toi qu’est-ce que tu as fait pour montrer à ton pays que tu vaux quelque chose, quelles capacités tu lui as donné pour qu’il te rend ton pain, quels efforts et quelles actions tu as mis en place pour montrer que tu mérites une chance dans ton pays d’abord. Si tu es capable de donner quelque chose à ton pays, si tu es capable de faire quelque chose ici, si tu arrives à te débrouiller ici, n’importe dans quelle façon mais dans les limites du respect de la loi, tu pourras aussi faire quelque chose ailleurs. L’idée de partir tout simplement parce qu’ici personne t’a rien offert, parce qu’ici tu n’as pas réussi à trouver la facilité, parce que là-bas tu crois que tout sera facile, n’aboutira à rien.

Tu as le droit de sortir de ton pays, comme j’ai fait en sortant de mon pays, d’aller voir, de revenir, de rester là-bas. Mais sache que pour sortir tu dois payer un billet, et si tu t’endettes avec ton quartier pour arriver à payer un billet, sans avoir gagné cet argent avec ton travail, tes capacités, tes points de force, tu n’arriveras pas à te débrouiller ailleurs. Donc si ton projet est de quitter le Sénégal, travaille pour ça. Lutte pour ça. Essaie d’avoir un compte en banque qui montre que tu n’es pas en train de fuir. Essaie d’arriver à qu’on te reconnait ton droit de sortir de ce pays dans la légalité, pas en allant chez les arnaqueurs ou les vendeurs d’espoirs. Quand je dis ça on me répond : « si j’avais un travail ici, je ne quitterais pas mon pays ». Le travail ne va jamais frapper à ta porte. Tu dois développer tes capacités, d’abord et les amener à te rendre intéressant et nécessaire à qui donne du travail. Et surtout, tu ne dois jamais arrêter de le chercher ce travail.

Je vois des sénégalais qu’en Italie acceptent de faire des travaux qu’ici ne feraient jamais. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas de choix. Parce qu’il y a une famille ici qui s’attend que celui qui est arrivé à l’Eldorado, envoie la dépense mensuelle régulièrement. Parce qu’ici ils n’ont pas travaillé pour avoir des spécialisations, des qualifications. Et je peux dire aussi d’avoir vu que même ceux qui ont des certifications, des diplômes, ont des difficultés à se colloquer dans leur domaine d’intérêt, car il y a aussi le racisme contre le quel ils doivent se confronter. Partir pour  « là-bas » n’est pas arriver à avoir la facilité, que ce soit claire quand vous ferez votre valise.

La vie de quartier

J’aime mon quartier. Ma vie a été très simple même quand j’étais en Italie. J’allais au travail, je rentrais chez moi, et mes amis venaient me voir. Ou bien, après le travail j’allais les voir. Le dimanche, dès que le printemps arrivait, on allait tous au parc Sempione, pour décompresser.  C’était très rare que j’allais dans les Restaurants, ou les boites de nuit. Pour moi, s’amuser était tout simplement passer des bons moments avec mes amis. Bien sûr, des fois on sortait. Mais je n’aimais pas du tout de gaspiller mon argent pour les soirées dans ces lieux. J’ai toujours essayé de faire de l’économie parce qu’on sait jamais quel type d’urgence peut arriver dans la vie.

Et ici je fais la même chose. Je sorts du travail, je vais chez mes amis (ou dans mon quartier ou ailleurs), je profite des beaux moments avec eux, et je rentre chez moi. Le weekend, après les ménages, le marché et tout ce qui concerne la maison (paiement des factures compris), je parts à la plage en disant à tout le monde de me rejoindre là-bas, ou je fais autre chose en disant à tout le monde de me rejoindre où je suis. Pas de rendez-vous pour partir ensemble, car je n’aime pas d’attendre. Je parts. Ceux qui ont envie de me voir, me suivront.

Dans mon quartier je connais plein de monde. Et dans n’importe quelle maison j’entre, on m’accueille comme un membre de la famille. Et je crois qu’à part la teranga sénégalaise, un ingrédient fondamental de cette accueillance vient de moi. On m’aime naturellement. Je peux le dire sans modestie parce que c’est plus que vrai. Je respecte tous les endroits où je me trouve, et je suis sociable avec ceux qui me mettent à l’aise et me donnent l’opportunité de m’exprimer, dans mon wolof primordial et mon français pas trop parfait.

J’ai plusieurs familles à Dakar qui tiennent à moi et où je vais me réfugier souvent quand le moral descend aux pieds. Mais quand j’ai les larmes aux yeux je n’ai que deux choix. Rester chez moi, ou aller chez Adja. Adja est ma complice, ma sœur, ma mère, mon soutien, celle qui peut toujours me donner un avis objectif sur ce que je lui raconte. Et si je tombe malade, elle est toujours la première à s’occuper de moi. Elle ne demande pas si j’ai besoin de quelque chose. Elle vient directement me voir en faisant son mieux pour me soulager. Il y a toujours un plat qui m’attend chez elle. Elle s’occupe de moi parce qu’elle sait être une amie, sincère et honnête. Et elle a compris que moi aussi je peux avoir des difficultés. Ce n’est pas ma peau qui donne une solution à mes problèmes. Et Adja me reconnait en tant qu’être humain.

Je ne me vois pas dans un autre quartier, même si je connais des gens partout. Laisser les hlm voudrait dire rendre mes visites à Adja et mon homonyme, plus rares, renoncer à voir la famille de Djiby quand j’ai envie de faire deux pas (déjà je me fais très rare avec mon takhawalou !), ne plus entendre la voix de Fatou qui m’appelle à chaque fois qu’elle voit la lumière allumée dans mon salon, ne plus avoir des crises de RAB avec Babou quand il frappe à ma porte et je suis fatiguée ou je travaille à l’ordinateur mdrrrr, ne plus entendre Aminta sonner la sonnerie bizarre de ma porte jusqu’à quand j’arrive à ouvrir, ne plus jouer avec la playstation avec elle des heures jusqu’à quand les membres de sa famille se préoccupent et viennent la chercher, recommencer à me faire connaitre dans un autre quartier, recommencer à construire des relations de confiance avec les voisins. Et beaucoup d’autres choses. Je ne suis pas prête à ça.

J’aime ce pays parce qu’il y a de l’espoir ici. En plus j’ai rencontré un univers de gens qui m’ont accueillie sans voir la couleur de ma peau, sans me faire sentir différente, sans arrières pensées, en me faisant sentir comme si ici c'est chez moi.

Sénégal: Dakar - 08/11/2010: Ho tanto sperato fosse femmina. L'importanza del nome di un neonato.

Venerdi 5 novembre Adja ha dato alla luce una bambina.

Stavo andando al lavoro. Alle 7.40 mi arriva un messaggio di Boss che mi annuncia il lieto evento. Ma come? Doveva arrivare a Dicembre. E invece è arrivata così, all’improvviso. Aveva voglia di incontrarmi, mi dico.

Chiamo Boss immediatamente. “Félicitations!”. E inizio una serie di auguri pieni di gioia e di commozione. Chiedo anche se la bimba mi somiglia, tanto sono eccitata. Boss ride e mi dice che si, mi somiglia!! Ci diamo appuntamento alla sera in clinica.

Ho sperato così tanto che fosse una bambina. Non so, io mi son messa in testa che se un giorno qualcuno decidesse di battezzare una bambina con il mio nome qui in Senegal, significherebbe essere davvero entrata in questo nuovo mondo.

L’Omonime (persona che da il nome a un nuovo nato) è di enorme importanza per la vita del bambino. E’ una specie di seconda madre o secondo padre. Non so se è come un padrino o una madrina, ma sicuramente comporta una certa responsabilità. Se Adja desse il mio nome a sta nuova creatura, mi sentirei un po’ mamma pure io. E avrei il diritto di educarla, nonché il dovere. Ma avere un ruolo nella comunità di un paese che non è il mio, mi darebbe uno strano potere e senso di appartenenza.

Si, io spero che questa bambina si chiamerà Roberta. Il battesimo sarà venerdi prossimo. Ci sono già 4 persone che han detto che probabilmente le verrà dato il mio nome. Ma qui non si può sapere il nome del bambino fino al giorno del battesimo. E così aspetterò, impaziente, di sapere se mi daranno questo ruolo tanto desiderato.

Non so perché io dia tanta importanza a questa faccenda del nome, e probabilmente gli altri immigrati in Senegal non pensano minimamente a questo quando pensano all’integrazione o sentirsi parte di un tutto. Ma è nelle piccole cose che riesco a percepire “l’accoglienza”di questo posto. E questa cosa del nome, io non la vedo tanto piccola.

Significherebbe che Adja riconoscerebbe la nostra amicizia, che Boss mi riconoscerebbe come cognata e amica, che la madre di Adja, Seynabou, mi accoglierebbe come una figlia. Significherebbe per me tante cose. Nel momento in cui qualcuno chiedesse in futuro a Adja, “come si chiama la bambina?” e lei rispondesse “Roberta”, Adja dovrebbe anche dire chi sono, e quale legame ci ha unite fino al punto che lei desse il nome alla bambina.

Se Adja non desse il mio nome alla pupa, non mi sentirei meno amata, questo è certo. Siamo amiche, e Boss è come un fratello per me. Seynabou è una donna forte che mi ha sempre accolta in casa dandomi da mangiare e ascoltandomi ogni volta che un giudizio più maturo avrebbe potuto aprirmi gli occhi. Alia e Ouzin, i fratelli di Adja, mi voglion bene e anche sua sorella. Babacar, il bimbo di Adja e Boss, resterebbe comunque mio nipote con cui fare discorsi intelligenti in wolof e di cui io capirei poco, forse perché troppo intelligenti. Insomma, non è che se la bimba ricevesse un altro nome perderei qualcosa. Diciamo che se la chiamassero Roberta, guadagnerei qualcosa in più, e se non la chiamassero Roberta non perderei niente. Ecco.

Venerdi sera sono corsa all’ospedale. In realtà è una clinica. La clinique Croix bleue di Castor. Chiedo al piano terra dove si trovi Adja Ndoye che ha partorito durante la notte. Mi danno il numero della stanza e salgo al primo piano. Camera 26. Che bello!!

Entro nella stanza, e Adja mi sorride subito, mi abbraccia, l’abbraccio, ci commuoviamo. E la pupa è li, nella sua culla, in mezzo alla stanza. Nata di 8 mesi respira da sola, non sta nell’incubatrice, è forte, o così sembra dato che stringe il mio dito con parecchia forza.

E’ bella. E’ incredibilmente bella. E giuro, mi somiglia.

Nella stanza c’è anche la mamma di Adja, Seynabou. Anche lei è felice per la pupa, e riceve i miei auguri e i miei baci con gioia.

C’è anche un’altra paziente. Mentre Adja è più rilassata, in forma e sorridente, lei è piuttosto sofferente. Adja mi spiega che ha subito un cesareo e che non ha cessato di lamentarsi per tutto il giorno. C’è un ragazzo insieme a lei, e una donna, che credo sia sua madre.

In un primo tempo sembrano ignorare il dolore di questa donna stesa sul letto che li guarda urlando il proprio malessere, senza poter parlare. E’ sotto l’effetto di antidolorifici, ma soffre terribilmente. Madre e ragazzo parlano in disparte credo di soldi, di pagamenti di fatture dell’ospedale e non so che altro. Il mio wolof non è ancora buono.

A un certo punto gli effetti degli anti-dolorifici credo siano improvvisamente scomparsi, perché finalmente la donna emette un urlo di disperazione. “Dama sonn”, sono stanca, “Dafa metti”, fa male. E in corsia infermieri e dottori corrono per capire cosa succede. Nel frattempo nella stanza erano entrati anche un bimbo (probabilmente suo figlio), sua sorella e un altro ragazzo.

Al piano terra c’era a chiare lettere un cartello che vietava l’accesso dei bambini alle camere dei pazienti. Non avevo capito il perché fino al momento in cui mi son trovata di fronte alla scena di questa donna urlante, che si dimenava nel letto, con i dottori e gli infermieri, tutti a tentare di tenerla ferma per evitare che si facesse male, e questo bambino impaurito e ignorante di quel che stava capitando.

Pochi minuti prima, Ndeye Sère (sorella di Adja) e Ndakh avevano portato Babacar in clinica ma non gli era stato permesso di salire a vedere la sua sorellina. Meno male dico ora. Per come conosco Babacar, nel vedere la signora urlante avrebbe cercato di tirare su il morale a tutti con qualche battuta alla Babacar, o di fare un gioco sotto il letto della signora. Babacar, 4 anni, ha una certa tendenza a sdrammatizzare quando si trova di fronte a situazioni difficili. Diciamo che non gli piace vedere la gente soffrire.

Adja al contrario, seppur dolorante, era in forma. Si, sorridente come non la vedevo da tempo. Ultimamente, ogni volta che andavo a trovarla, era sempre sofferente. O meglio, insofferente. Mi diceva “non ce la farò a arrivare a dicembre, sono stanca”. E la pupa l’ha ascoltata decidendo di venir fuori due giorni dopo il mio compleanno, un mese e 10 giorni prima della data prevista.

Adja e io abbiamo mangiato una specie di spezzatino fatto da Seynabou. Troppo buono. Mi ha ricordato gli spezzatini di mamma. Certo, se mia madre vedesse la camera in cui è stata messa Adja, e pensasse a un mio eventuale parto qui a Dakar, le verrebbe un colpo.

A mio modo di vedere, la camera è una camera decente, con tutti i confort. Ci sono pure ventilatore e TV! E un bagno da condividere in due.

L’unica cosa che preoccuperebbe anche me, è il fatto che i neonati non stanno in una stanza tutti assieme, ognuno nel suo piccolo lettino, come negli ospedali a cui “sono abituata”. Stanno in stanza con le madri. Di che mi preoccupo? Boh, penso a tutte quelle faccende dei microbi, che i bambini appena nati sono più vulnerabili ai batteri esterni, alle zanzare che comunque ci sono, penso alle “gabbie” in cui vengono messi i bambini nei nostri ospedali per “proteggerli” dal mondo.

Ecco, vedere la piccolina di Adja respirare da sola all’ottavo mese, fuori dall’incubatrice, in una stanza in cui comunque c’erano tante persone “portatrici di microbi e cose nocive”, m’ha fatto pensare a quante paure avrei e che vengono da un mondo in cui non fanno che inculcarci la paura di tutto ciò che ci circonda.

Ecco forse spiegato perché in questo paese ho sempre respirato una certa energia fuori dall’ordinario provenire dalle persone. E’ come se fin dalla nascita venissero dotate di uno scudo anti-negatività, anti-cose brutte. E questo scudo che li rende quasi invulnerabili ai miei occhi, viene rafforzato dagli insegnamenti religiosi, dalla vita in comunità e dalla legge della strada. Qui i bambini crescono in fretta e forti più che mai, con anticorpi straordinari.

Vedere la serenità di Adja nell’avere la sua bimba accanto giorno e notte, vedere che non si preoccupa affatto di tutto ciò di cui mi preoccuperei io, mi ha dato un senso di pace e di inquietudine allo stesso tempo. Adja mi dice anche che pensavano che la bimba avesse bisogno dell’incubatrice, ma che avrebbero dovuto farla arrivare da un’altra clinica e che sarebbe costata 50.000 franchi CFA al giorno. No grazie, mia figlia respirerà da sola.

No, non è preoccupata di dove viene tenuta sua figlia in ospedale, è preoccupata per come andranno le cose all’uscita dall’ospedale. Io le ho promesso che le starò vicina e che andrà tutto bene. Incha allah.

Andrà bene perché fuori ci sarà una famiglia enorme ad aspettarla. Un fratellino che fino a una settimana fa pensava che sua madre avesse ingoiato un pallone. Un padre che si occuperà di tutto perché il lavoro ha riiniziato a andar bene. Una serie di zii e zie che la terranno con loro ogni volta che Adja avrà bisogno di andare da qualche parte senza di lei. Una zia/madrina toubab che l’ha aspettata con ansia fin da quel giorno di aprile, quando Adja mi comunicò la notizia di essere incinta.

Una nonna che non vede l’ora di festeggiare il giorno del battesimo.

I battesimi sono di quegli eventi qui in Senegal pieni di sfarzo, di bei vestiti, di regali infiniti, di pecore che vengono sacrificate in onore dei nuovi nati, di sfoggio di cose che si posseggono e che non si posseggono realmente. Sono dei momenti di festa, eventi a cui non puoi e non devi mancare, perché un giorno anche tu avrai un figlio e vorrai festeggiare l’avvenimento con tutte le persone che conosci, ma anche che non conosci.

Boss dovrà comprare un montone. Non è tanto fortunato. Una settimana dopo ci sarà la Tabaski e dovrà comprarne un altro. In sti giorni lo prendiamo in giro su questo. Battesimo e Tabaski sarà una spesa enorme. Per fortuna il lavoro ha ripreso a pieno ritmo, altrimenti come potrebbe giustificare alla famiglia della moglie che non ci sono i mezzi? Qui anche se non si hanno i mezzi, si DEVONO trovare. Ne va dell’onore della visibilità di cui si deve godere in ogni caso. D’altra parte, non è mica tutti i giorni Tabaski o non è mica tutti i giorni che c’è un bambino da battezzare. L’ideale sarebbe prevedere di destinare parte del proprio sostentamento a eventi futuri certi e inaspettati. Ma quando si ha la difficoltà a trovare 1500 CFA per il pranzo o la cena per tutta la famiglia, questo senso della programmazione o progettualità, resterà un’utopia a lungo.

Qui a Dakar, quel che appare conta di più di quel che è realmente. Forse non è solo qui. Ma sarebbe tutto più semplice se le famiglie festeggiassero nei limiti delle loro possibilità e si indebitassero meno o non si indebitassero affatto per mostrare qualcosa che non si ha.

Dopo ogni festeggiamento, restano si tanti regali, tante foto, dei boubou nuovi, ma anche debiti, tanti debiti con tutti, con chi ha venduto il montone da sacrificare, con chi ha venduto tessuti, con chi ha tessuto abiti, con chi ha noleggiato sedie e tavoli, con chi ha noleggiato mezzi di trasporto, con chi ha venduto gioielli, con chi ha cantato in onore del festeggiato.

Penso al giorno in cui metterò al mondo un bambino qui a Dakar. Io i mezzi per fare il festone non ce li ho. E non ho nessuna intenzione di indebitarmi all’osso.

Come verrà visto il fatto che una toubab, dunque ricca per definizione, “non vuole” festeggiare “come si deve” la nascita del proprio bimbo?

Questa nascita ha creato in me una serie infinita di domande e di riflessioni sul mio essere donna, bianca e chissà, futura madre qui a Dakar.

C’è una tendenza tra la popolazione locale, a credere che uno straniero, un bianco, sia automaticamente dotato di un enorme conto in banca e di soldi che escono da ogni poro.

E’ vero che nel momento in cui veniamo in un paese africano in vacanza, e ripeto, in vacanza, abbiamo la tendenza a spendere e spandere, dare, regalare e abbondare di generosità. Forse pregni di sensi di colpa nel scoprire una fetta di mondo spesso “disperata”, ci sentiamo in dovere di fare qualcosa, di dare qualcosa, di dare tutto quello che ci siamo portati in valigia.

Quest’atteggiamento nasce da una certa ingenuità e anche se vogliamo dirlo, voglia di far del bene. E poi non ci rendiamo conto che da un lato la nostra vacanza sarà per noi un bellissimo ricordo, perché siamo stati generosi, le persone ci hanno sorriso e ci saranno grate a vita per quegli istanti di “ricchezza” che gli abbiamo “concesso”. Dall’altro lato facciamo un danno enorme. Diamo infinite caramelle ai bambini e non pensiamo che poi nessuna famiglia avrà mezzi sufficienti per pagare i dentisti a cui li condanniamo. Diamo soldi a chi mostra di avere bisogno, non importa se diamo tutto il badget previsto per la nostra vacanza, e non pensiamo che insegnamo a chiedere soldi ai bianchi, perché tanto ce li hanno di sicuro. Compriamo anche oggetti di cui non ce ne frega un pippo, solo per aiutare il commerciante di turno, perché noi siamo generosi e compriamo anche cose che non ci servono, e non ci rendiamo conto che lasciamo l’idea che noi abbiamo case arredate con gli oggetti più strambi.

In vacanza dovremmo essere più responsabili. Ma dato che siamo in vacanza, lasciamo a casa quella parte di noi responsabile, quella che si preoccupa delle conseguenze che le proprie azioni possono avere sul prossimo e partiamo generosi alla conquista del nuovo mondo.

E ora io pretenderei di non fare un battesimo pieno di sfarzo, quando tutti quelli che sono passati prima di me hanno lasciato credere che i mezzi ce li ho eccome.

Creiamo stereotipi nelle menti delle popolazioni che incontriamo quando siamo in vacanza, stereotipi che sono difficili da estirpare e diventano muri alti per chi poi decide di venire a vivere in un paese come il Sénégal, dove tutti normalmente ci vengono solo in vacanza.

Sulle donne toubab se ne sentono tante. Si sente dire che si tratta di vecchie signore che vengono a vivere in Africa per godersi la pensione.

Si sente dire che sono sempre donne che lavorano nelle Ong e fanno del bene al paese.

Si sente dire che vengono qui in cerca di uomini, li usano e se ne tornano a casa dopo avergli promesso mari e monti.

Si sente dire che sono generose e se fidanzate o sposate con uno del posto fanno molto per la famiglia del marito.

Si sente dire che alcune si vestono come pagliacci e vengono qui a fare le figlie dei fiori, danzando sotto le stelle al suon dei djembé dei baye fall o rastamanni di turno, sognando un mondo così, libero, dove non si fa un pippo da mattina a sera. Queste, dicono che si sposino con il rastamanno, lo portino in Europa dopodiché lui sparisce con i suoi bei documenti.

Si sente dire che le donne toubab si diano via facilmente, e che a loro piaccia molto fare all’amore con l’uomo africano.

Non ho mai sentito dire da amici senegalesi qualcosa del tipo: “le donne toubab che conosco vengono qui per lavorare, per avere una vita tranquilla, per mettersi alla prova in un paese seppur difficile ma accogliente, perché hanno visto nel nostro paese qualcosa che neanche noi vediamo più, la speranza.”

Ecco, io mi ritengo facente parte di quelle donne di cui non si sente dire in giro. Faccio molti sacrifici e sono orgogliosa dei risultati che ho raggiunto nel mantenermi al di fuori degli stereotipi esistenti. Spero un giorno che si parli di me con lo stereotipo che non è stato ancora creato. E se la bimba di Adja venisse chiamata Roberta, lo vivrei come se fosse il primo passo verso l’abbandono di buona parte degli stereotipi citati.

Ieri sono stata ancora da lei. La bambina è ogni giorno più bella. Ho fatto delle foto per mostrarle a chi non ha potuto andare a vederla appena nata. Mi somiglia davvero. Se mia madre vedesse le foto, penserebbe che sia figlia mia. E da li un uragano diretto dalla Sardegna al Senegal, colpirebbe le coste di Dakar.

Sénégal: Dakar - 22/09/2010 - La famiglia Sardo-Senegalese

Le presentazioni mi hanno sempre messa in agitazione. Ogni volta che incontro qualcuno a cui una persona cara vuole bene, mi sento sotto esame e scatta il terrore “non gli piacerò”.

Eppure io sono abbastanza in gamba per la media della gente che circola in giro. Sono una persona estremamente intelligente, acuta, sensibile, piena di rispetto e anche simpatica in tutto il mio sarcasmo. Nonostante questa consapevolezza, ogni incontro con qualcuno a cui qualcuno che amo è legato, vengo aggredita da ansia di piacergli e ottenerne approvazione.

Sottolineo che ciò accade solo con persone a cui le persone che amo sono legate. Dunque l’ansia non si sviluppa a ogni nuovo incontro. Un incontro qualsiasi lo vivo con maggiore serenità. Se ti piaccio bene, se non ti piaccio tanti saluti.

La famiglia di Ale era un esame importante. O meglio, era una serie di esami importanti da superare. C’era sua sorella, c’era un fratello, c’era una madre, c’era un nonno, un padre e delle cugine. Poi si sono aggiunti altri familiari ma questo venne dopo. Dunque una volta accettata dalla prima fetta della famiglia, l’ansia è diminuita con il resto.

Posso dire col senno di poi che la famiglia di Ale è una vera e propria famiglia sardo-senegalese. Tutto ruota intorno alla figura di una madre che gestisce la casa, pensa al signor nonno, educa, lavora infinite ore al giorno e si fa in mille pezzi per i suoi figli. C’è una figlia-sorella che aiuta la madre in tutto e per tutto e dipende psicologicamente da ogni parola o bisogno di questa figura. Ogni decisione della grande madre, è accettata da tutti con enorme rispetto e solo forse i figli maschi osano opporvisi, ma con acuti ragionamenti e non poche discussioni, senza mai mancarsi di rispetto.

Non ero abituata a vivere in una famiglia. Una vera famiglia intendo, dove tutti hanno più o meno voce in capitolo, dove si discute di ogni cosa, dove il dialogo è fondamentale fonte di confronto in ogni occasione, dove ognuno può dire la sua su un altro membro della famiglia, dove si cresce insieme, dove l’individuo ragiona in vista del comune accordo familiare, dove se uno ha un problema, tutta la famiglia ne viene messa a conoscenza e la privacy è ridotta al minimo.

Questo nuovo tipo di famiglia mi spaventava a morte. Ecco che divento un essere umano visibile da tutti i membri di questa famiglia. Perdo la mia trasparenza, tutti si avvicinano a questo nuovo membro, che sarei io, con curiosità, con spirito esaminatore, con desiderio di capire se Ale avesse fatto la scelta giusta. D’altra parte, chi mi aveva mai vista prima?

Facevo parte di un gruppo di fans del suo gruppo che nell’estate 1993 suonava al campeggio di Cala Gonone. Il nome del gruppo era Mucchio selvaggio. Di selvaggio c’ero io, che gridavo a 1000Watt a ogni pezzo. E i miei cugini. I miei cugini sono un pezzo fondamentale della mia storia. Mi hanno aiutata a crescere in un momento in cui la mia famiglia d’origine s’era spenta, nel senso che non mi dava più nessuno stimolo. Per tutta l’estate del 1993 io, Simona e Alessia non ci siamo perse un concerto del Mucchio Selvaggio. Avevamo l’abitudine di fare tappa al Gufo, di bere due birre, e di correre fino al campeggio per le 21.00, ora in cui il concerto doveva avere inizio.

Arrivavamo più o meno puntuali. E nella piazzetta davanti al ristorante del campeggio, c’erano già tanti adolescenti come noi pronti a cantare e emozionarsi per questo fanta-evento che era l’unico tipo di animazione che avevamo a Cala Gonone in quegli anni.

Io sono miope da tanti anni. Credo di ricordare di aver acquistato il mio primo paio di occhiali quando ero in seconda media. Nel 1993 non portavo lenti a contatto e non andavo in giro con gli occhiali perché a me gli occhiali fanno sudare. Per cui andavo a sti concerti, gridavo come una pazza, ma non vedevo minimamente le facce dei membri del Mucchio Selvaggio.

L’unico che avrei potuto riconoscere, era Antonello Caciotto, il cantante, perché mi mettevo proprio di fronte a lui, o al massimo un po’ sulla sinistra. Chi stava dietro, per me era solo una serie di colori. E Ale era spesso una camicia a scacchi bianco-nera, o quadretti rosso-verdescuro. Oppure una maglietta nera con le maniche stracciate. Ma la sua faccia, non riuscivo a focalizzarla.

Bene, un’estate magnifica conclusasi con i ringraziamenti del Gruppo ai miei 1000watt. E è stato il giorno del ringraziamento che ho finalmente dato un volto a tutti gli altri.

Non vidi più nessuno del Mucchio fino a pasqua del 1994 e fu li che io e Ale cominciammo a scriverci. Lui abitava a Milano. Io ero una di quelle sarde che non era mai uscita dalla Sardegna. Non avevo neanche mai visto un porto da cui partono le navi per il “continente” né un aeroporto. Per me il mondo finiva con i confini sardi. Oltre la Sardegna non c’era niente.

La Sardegna è il posto in cui sono cresciuta, è la mia casa, è la mia terra, è la mia incubatrice, è il mio cordone ombelicale e per tutti i miei primi 20 anni, non ho mai pensato di lasciarla. Finché non mi son resa conto che tutto questo vivere nello stesso modo da una vita, senza avere delle vere e proprie speranze o progetti per il mio futuro, derivava proprio dal fatto che non avessi mai messo piede fuori dalla Sardegna.

Una volta ottenuto il diploma, mia madre avrebbe voluto che facessi la scuola per assistenti sociali, di Nuoro. Non perché avesse visto in me uno spirito da crocerossina e una tendenza innata a aiutare il prossimo, cosa che chiunque noterebbe in me, ma perché era l’unica scelta possibile visto che a Nuoro o facevi questo o facevi Scienze forestali. Che ci sarei andata a fare nelle foreste? Diceva mia madre.

Mi ero informata ma sinceramente non volevo incastrarmi per 3 anni in una scelta solo perché fosse l’unica scelta possibile. Sentivo che Nuoro mi stava stretta, ma avevo il terrore di abbandonarla. Sentivo che non volevo andare a fare la cameriera nei ristoranti nella stagione estiva, e basta. Mia sorella l’ha fatto e tanto di cappello, ma non mi è mai piaciuto quel che è diventata in seguito a certi episodi verificatesi negli alloggi messi a disposizione del personale. Insomma, io non volevo accontentarmi di quel che la Sardegna, che nel mio caso si riduceva a Nuoro e Cala Gonone, mi offriva. L’idea di fare la barista, baby-sitter, cameriera a vita, non mi allettava affatto. Era insito in me un tale pessimismo che mi dicevo che anche se avessi terminato la scuola di assistenti sociali, non avrei mai trovato un lavoro dopo 3 anni, pertinente ai miei studi, ma sarei stata costretta a accettare di fare altre cose.

Mi son detta che se avessi fatto l’università, avrei voluto farla lontana dalla Sardegna, per mettermi alla prova altrove, e confrontarmi con altri schemi mentali. Crescere in Sardegna è qualcosa di meraviglioso che nessuno può capire se non è cresciuto li. Un sardo cresce con la consapevolezza del valore da attribuire a ogni cosa, cresce con i piedi per terra, una terra in cui tutti sognano di avere radici. Ecco, radici. I nostri piedi sono ben radicati a terra. E’ per questo che per noi sardi è così difficile allontanarci dalla Sardegna senza soffrirne.

Nel momento in cui prendiamo una nave o un aereo per decollare altrove, si verifica in noi uno strappo talmente doloroso che ogni partenza è una fontana di lacrime.

La Sardegna è un luogo dove le relazioni tra le persone si nutrono di giorno in giorno di vita, di racconti, di esperienze, di incontri, di escursioni, di gite, di passeggiate, di citofoni che suonano all’improvviso perché sei sparito e ti vogliono vedere, di telefonate a tutte le ore, di privacy che non c’è perché si vive in famiglia e le amicizie che nascono in Sardegna sono vere e hanno radici solide.

Nonostante amassi la mia terra tantissimo, mi sentivo soffocare e dovevo trovare il modo di partire. Partire, per un sardo significa sempre anche tornare, perché le radici chiamano e è straziante.

Incontrare Ale fu il mio trampolino di lancio. E così fu la prima volta che mi resi conto quanto potente possa essere la forza dell’amore. Per amore si trova il coraggio di superare i propri limiti e il proprio egocentrismo per abbandonare un IO e diventare un NOI, per abbandonare un luogo che non sembra più essere fonte di stimoli e partire alla ricerca di nuovi.

L’avventura è iniziata attraverso l’incontro con la sua famiglia. Una famiglia unita e pregna d’amore. Una famiglia dove tutti sono amati da tutti. E tu, estranea, devi riuscire a farti amare pure tu. Ci tenevo tantissimo a entrare a far parte di questa famiglia. Me ne sentivo respinta, ma solo perché era un modo di vivere in famiglia completamente distante dal modo in cui ero abituata.

Il fatto che tutti partecipassero a qualsiasi tipo di discussione, mi disorientava, perché io ero talmente abituata alla mia privacy, a discutere delle mie cose solamente con l’interessato che sentivo minata la mia individualità.

Ma ero innamorata e pronta a provare questa nuova esperienza. Se loro erano così felici, probabilmente lo sarei stata pure io. Non sarei certo morta di troppo amore o troppo interesse per quel che mi capitava.

Il primo a accettare il mio ingresso in questo nucleo familiare, fu Paolo. Mi ricordo ancora il giorno esatto. C’era un falò in spiaggia. Io e Ale non eravamo ancora fidanzati, ma eravamo sulla buona strada. Paolo aveva 14 anni e aveva bevuto qualche bicchiere di vino di troppo. Di ritorno dal falò abbiamo corso insieme lungo la spiaggia. Questa corsa per me è stato il rito di accettazione, perché quella sera disse a Ale “Però, simpatica quella tua amica”!

Avevo già avuto un contatto con le cugine, per cui si, loro mi avevano già apprezzata prima ancora che conoscessi Ale. Quella corsa con Paolo, non sapevo certo che sarebbe stata l’inizio di una lunga serie di riti di iniziazione.

A fine estate ci fu la sfilata del Redentore, a Nuoro. Era il 28 agosto 1994. Io sono andata a Nuoro perché dovevo accompagnare il gruppo di Muravera per tutto il percorso della sfilata. E Ale venne a vedermi sfilare. La sera, di ritorno a Cala Gonone, sancimmo l’inizio della nostra storia, con una magia di pochi secondi avvenuta ai cessi pubblici, davanti all’hotel Bue marino.

In pochi giorni mi ritrovai catapultata in un mondo nuovo.

Incontro sua madre e incontro il nonno. L’incontro col nonno fu parecchio tenero. Mi ricordo che eravamo in camera di Juana e lui entrò con le sue pantofole che strisciavano sulla moquette, mi strinse la mano e disse “piacere”. E uscì strisciando dopo aver detto “con permesso!”.

Chi disse “con permesso”? Fu l’inizio del chi disse. Ogni membro della famiglia di Ale è oggetto di osservazione dagli altri membri, e ogni volta che dici o fai qualcosa di bizzarro, entri nella storia del “chi disse” o “chi fece?”. Ogni cosa che succede dentro quella casa è ricca di spirito d’amore e di unione. Anche quando i ragazzi si oppongono alla signora madre, si sente che con amore lei comprende e lascia che vivano le loro esperienze.

L’incontro con sua madre fu il vero esame. Una donna così intelligente, colta, interessante, simpatica e anche buffa alle volte, mi faceva paura. Il terrore era di non essere alla sua altezza. Io in fondo ero solo una uscita da ragioneria, che aveva deciso di non continuare gli studi perché a Nuoro non c’era scelta e non aveva nessuna intenzione di andare a Cagliari o Sassari perché era convinta che sarebbero state delle Nuoro un po’ più grandi, ma sempre Nuoro.

Io non potevo piacerle, mi dicevo. Non potevo entrare in questo nucleo familiare perché non sarei mai piaciuta alla signora madre. Questo essere straordinario, quasi fuori dall’umano, era così irraggiungibile per me. Eppure, con il tempo, con i mesi e con gli anni, in qualche modo, diventai sua figlia. E’ così che mi ha fatta sentire. Il fatto che suo figlio mi amasse, la portava di riflesso a amarmi e farmi sentire parte di quel tutto che tanto mi sembrava lontano dal mio modo di vivere.

Per 7 anni ho avuto una splendida famiglia sarda, numerosa, in cui ogni membro aveva la sua buona parte di “chi disse”, e ognuno poteva fare dell’ironia sull’altro perché è così che si fa nelle famiglie unite, in cui ognuno aveva il suo posto ben definito come individuo ma anche come parte del tutto.

Un altro personaggio difficile, fu il signor zio Peppe. Si, non dimenticherò quanto sudore versato a ogni incontro. Questo signor zio ha la tendenza a mettere in imbarazzo chiunque, e se non arrivi a capire che è un gioco e non gli dai il giusto peso, potresti soffrire molto. E io ho sofferto molto per un periodo, perché non dimentichiamoci che fondamentalmente io sono timida, e anche insicura, finché Ale e tutta la famiglia mi hanno insegnato a dare il giusto peso, a osservare meglio e capire che dietro l’orso c’era un orsetto. E anche il signor zio mi accettò.

La madre di Ale fu la prima persona nella mia vita a farmi notare quanto io sia un po’ rigida. Rigida nel senso che ho la mia bella serie di principi sui quali difficilmente lascio correre. Ai tempi lo ero molto più di quanto non lo sia adesso, ma anche oggi, anche qui a Dakar, mi si dice che sono troppo severa, con me stessa e dunque anche con gli altri.

Questa critica mi aiutò moltissimo. Imparai a osservarmi meglio e appresi che spesso avrei potuto lasciar correre per rendermi la vita meno difficile. La mia tendenza a vivisezionare ogni cosa che succede, non mi ha mai abbandonata, ma ho imparato a osservare con maggiore obbiettività e con più leggerezza. Credo che la famiglia di Ale sia stata per me una scuola fantastica.

La scelta di partire per Milano, venne grazie a questa famiglia che mi ha riempita di nuovi stimoli e voglia di conoscere. E se non fosse stato per loro, non avrei mai lasciato Nuoro. E chissà, forse avrei realizzato i sogni di mia madre, sarei diventata un’assistente sociale o mi sarei sposata con uno che lavora in banca.

Tutti i grandi sogni si realizzano quando c’è qualcuno che ti da delle buone ragioni per inseguirli e fare del tuo meglio affinché si realizzano. Da soli non si può inseguire i sogni. Abbiamo bisogno degli altri perché tante cose funzionino come si vorrebbe. Dalla famiglia di Ale ho imparato a smettere di ragionare per me stessa e ho iniziato a ragionare per il gruppo. Col tempo proprio smesso di pensare solo a me stessa e mi sono dedicata agli altri, diventando un’assistente sociale senza diploma. Mi sono resa conto che sono felice se chi mi sta intorno è felice. E se io posso fare anche un piccolo gesto per contribuire alla gioia di chi amo, ne faccio due di piccoli gesti. Forse non è una giusta filosofia di vita, ma se mi da felicità, io continuo a coltivarla. Alla fine il risultato è comunque che penso a me stessa.

Vivere a Milano per 15 anni mi ha ritrasformata in una persona che cominciava a richiudersi in se stessa, in un vivere per se stessa, e a dimenticare il valore della famiglia e delle altre persone. Per quanto a Milano avessi un’enorme quantità di persone che amavo e che mi amavano, negli ultimi anni ho ricominciato a sentire quella sensazione di soffocamento, data dalle cose che si ripetevano tutte uguali, tutte nello stesso modo, tutte con quella cadenza precisa e fastidiosa, senza nessuna novità, senza più stimoli, senza più ragioni di gioia.

Nel 2006 partii per il Kenya, così, per caso, per una serie di coincidenze sfavorevoli che vollero farmi partire da sola. E in Kenya ho ritrovato la famiglia di Ale. Posso dire che ho riaperto gli occhi. Ogni viaggio in Kenya che è seguito, è stato per me una terapia per riprendermi dall’intorpidimento milanese. Per 6 viaggi in due anni e mezzo, mi sono curata. E ho capito che Milano non era più la mia città. Forse avrei potuto ritornare in Sardegna. Ma in realtà avevo bisogno di rimettermi ancora alla prova, da zero, in un’altra parte del pianeta.

Cercai lavoro in Kenya, inutilmente. Finché in ogni caso, mi resi conto che il Kenya sarebbe stato un paese troppo pericoloso per una donna bianca che avesse deciso di trasferirvisi da sola.

E così sono partita per il Senegal. A dicembre 2008 presi il mio primo volo per Dakar. La cosa che mi stupì all’aeroporto fu l’enorme quantità di senegalesi che doveva prendere il mio stesso aereo. Fu li che mi resi conto che anche i senegalesi amano il loro paese come io amo la Sardegna, e hanno bisogno di tornarci, anche se è solo per una vacanza, perché le loro radici li richiamano a casa, almeno una volta l’anno.

Ma come me con la Sardegna, i senegalesi non vedono nel loro paese nessuna possibilità d’avere un buon futuro, un buon lavoro, un buon salario. Il Senegal diventa per gli emigrati in Europa, un posto in cui tornare ogni tanto, il simbolo della famiglia che è rimasta a casa a aspettarli, il posto dove sono cresciuti e dove non possono tornare se non hanno modo di garantire il futuro a tutti quelli che sono rimasti e che contano su di loro.

Io a volte ci penso a tornare a vivere in Sardegna. Ma cosa potrei fare li? Ho 35 anni, e a 35 anni non trovi più un lavoro, anche se hai fatto tanta esperienza.

E troverei marito? Chi se la piglia una sarda di 35 anni che non ha neanche vissuto in Sardegna e che non parla il sardo? Potrei ricominciare a credere che un sardo può darmi la felicità che cerco? Smetterei di pensare che è rimasto li ancorato agli scogli, come i Malavoglia, senza mai cercare stimoli altrove? Ma che ne so io dei sardi di oggi?

Qui in Senegal ho trovato un’altra famiglia. Una famiglia in cui tutti sono sempre presenti e i momenti di intimità non esistono. Una famiglia in cui tutti sono al corrente di quel che succede a tutti. Dove tutti discutono dei problemi degli altri, ma dove evitano per bene di parlare dei propri. Dove la condivisione riguarda tutto e è obbligatoria per tutti. Dove la figura della grande madre è sostituita dalla grande sorella. Ma facciamo bene attenzione, è sempre una donna. La figura che più temo è sempre una donna. Questo perché resto convinta del fatto che tutte le grandi famiglie si basano su quel che una grande donna ha investito su di esse.

La famiglia di Salif è una famiglia numerosa. Sua madre ha avuto figli con 3 mariti diversi. E i padri di questi figli hanno avuto altri figli con mogli diverse. Per cui fratelli e sorelle acquisiti e non, abbondano. La famiglia senegalese mi ricorda moltissimo la famiglia sarda, con la sola differenza che il livello di profondità delle relazioni che si instaurano tra i membri della famiglia sarda è nettamente superiore al livello di profondità delle relazioni che si instaurano tra i membri della famiglia senegalese. Qui in Senegal parlare di profondità delle relazioni umane è possibile solo in alcune rare eccezioni. Posso dire che le relazioni che puoi avere qui sono numerosissime, tutti diventano qualcuno che conosci, che ti conosce, ma solo a un livello superficiale.

Posso dire che io cerco di farmi conoscere completamente. Non ho paura del giudizio degli altri. Il mio essere così sincera è una forza. Non ho paura del giudizio di nessuno perché la mia condotta, modestie a parte, è irreprensibile. E anche se commettessi degli sbagli, non ho paura di ammetterlo. Tutt’altro, ammetto e chiedo anche come evitare di farne ancora.

Io non mi nascondo. E’ questa la mia forza. Io non scappo. Io non fingo di non aver fatto niente di male se l’ho fatto. Io non faccio a nessuno, consciamente, quel che non vorrei venisse fatto a me. Per cui non ho paura del giudizio degli altri e mi apro totalmente.

Ma qui tutti temono di raccontarsi, di dire come stanno realmente le cose, come vivono le loro giornate, per paura del pettegolezzo, per paura del giudizio di chiunque, per paura che Dio non approverebbe, per paura che se non si segue quello che fanno gli altri, si verrebbe esclusi dalla comunità. La fiducia tra le persone qui manca. E si respira un profondo senso di solitudine benché tutti vivano in comunità, e tutti condividano ogni istante della giornata con qualcuno.

Qui non esiste che una persona decida di passare la giornata chiusa in camera a leggere un libro, a meno che in camera non ci siano anche altre persone. Qui si ha paura della solitudine, di restare soli con se stessi. Si ha forse paura che gli altri vadano avanti senza di te. E allora non si perde occasione di stare insieme a non far niente, ma insieme, a bere il thé mille volte al giorno, ma non da soli.

Da soli non si fa niente. Anche se la persona con cui fai qualcosa non ti conosce a fondo, l’importante è non fare quel qualcosa da solo. Se guardi un film in camera, non lo guardi da solo, se fumi una sigaretta, non la fumi da solo, se ti fai una canna, non te la fai da solo, se devi fare qualsiasi cosa che potresti fare da solo, cerchi sempre compagnia.

Mi chiedo se questo bisogno di una compagnia, qualunque essa sia, nasconda semplicemente l’incapacità di sopportare l’impotenza di fronte a tanta ingiustizia propinata da un governo incapace di soddisfare le esigenze dei propri cittadini, l’incapacità di trovare stimoli che sviluppino la tua individualità rispetto al tuo prossimo, l’incapacità di fare qualcosa per te stesso senza per forza mostrare agli altri il risultato di quel che fai. Perché c’è questo bisogno innato di far vedere a qualcuno che non sei li a non fare niente? Perché non approfitti di tutti questi momenti di condivisione per conoscere più a fondo chi ti sta intorno?

Sono così tanti i momenti di aggregazione qui a Dakar. Stare da soli non esiste. Anche se sei al cellulare, sei obbligato a salutare tutti quelli che incontri per strada e chiedergli come sta e rispondergli se ti chiede come sta, e quello che è al telefono con te, deve aspettare. Non importa quanto.

Eppure si respira solitudine a ogni angolo. Quando passi col car rapide, osservi le facce di tutti quelli che sono fuori dal loro magazzino, seduti nell’attesa che qualcuno si fermi a chiedere informazioni sulla loro mercanzia, o a chiedere un’informazione qualsiasi, e leggi in quegli occhi stanchezza per una situazione che non cambia mai, rassegnazione per le ore in cui nessuno passerà, tristezza per non avere qualcuno con cui condividere pensieri tristi. Già, perché qui se sei triste nessuno può accettarlo.

Come puoi permetterti di essere triste e farcelo sapere, se noi siamo su una piroga che è messa peggio della tua ma non te lo diciamo?

Sarebbe tutto più semplice se la condivisione fosse anche condivisione di dolori, di gioie, progetti, di sogni infranti e da realizzare, e di speranze.

Ecco la differenza tra la famiglia di Ale e la famiglia di Salif. I sardi hanno i piedi per terra, ma marciano a testa alta con il cuore tra le mani. I senegalesi marciano a testa alta, con i piedi tra le nuvole, nascondendo il cuore dove nessuno può trovarlo.

Sénégal: Dakar - 13/08/2010 - Di Ramadan, di solidarietà, di generosità, di privazioni, di sporcizia e di probabilità

C'è stato un periodo che non avevo proprio tanto appetito. Per cui saltavo i pranzi. Un via vai di colleghi si materializzava ogni giorno per dirmi "c'est pas bon, il faut manger" (non va bene, bisogna mangiare). E tutta una serie di teorie sul fatto che se non mangi ti ammali, che se non mangi non arrivi a fine giornata, che se non mangi l'umore cambia, che se non mangi il corpo ne risente, che se non mangi non sei felice, che se non mangi dimagrisci e magro non è bello.

E io dicevo che quel periodo sarebbe passato, che a volte fa bene al corpo un po' di digiuno, e che comunque a sera mangiavo parecchio, dunque se saltavo il pranzo, non era poi così grave, non è che avessi smesso di mangiare completamente. Non mi veniva appetito in ufficio. Tutto qui. Allora rispondevo che era un po' come quando qui fanno il Ramadan, e se potevano farlo loro per un mese, potevo farlo io per qualche giorno.

Risposta: No, tu non puoi, perché là-bas non siete abituati a non mangiare.

Già questa risposta è sintomo dell'immagine sbagliata che hanno qui di come si vive in Italia. Io in Italia mangiavo meno che qui. Avendo due lavori, passavo la pausa pranzo camminando da una sede di lavoro all'altra. Dunque saltavo il pranzo praticamente ogni giorno. A volte lo saltavo per non spendere soldi per comprare. Mi dicevo che potevo arrivare fino a cena senza mangiare, tranquillamente. E anche li, tutti mi dicevano che non mangiare non fa bene. E' vero, chi non mangia alla lunga muore. Ma io mattina e sera mangiavo.
Dunque, anche qui a Dakar era inconcepibile che io saltassi il pranzo. Due continenti che si incontrano sull'alimentazione. Non è male. E poi ci vengono a dire che siamo diversi.

In base a ciò che mi si diceva nei miei giorni di innapetenza, la mia domanda spontanea è, perché se si digiuna nel mese del Ramadan non ti ammali, arrivi a fine giornata, l'umore non cambia, il corpo non ne risente e sei felice? E se digiuni in altri momenti, tutte le maledizioni sono su di te?

Contraddizioni. Una dietro l'altra. La coerenza non esiste. Tutto diventa il contrario di tutto da un giorno all'altro, da un minuto all'altro.

C'è una cosa di cui ho sentito parlare e per la quale non ho ben approfondito perché non so come cercare sul web. Durante il mese del Ramadan, c'è la possibilità di non digiunare. A parte per chi è malato, per le donne incinte, o per le donne che hanno le mestruazioni, c'è una quarta possibilità. Non digiuni ma doni agli altri i mezzi con cui possono tagliare/rompere il digiuno.

Mi è stato detto che fare questo per tutto il mese del Ramadan, vale qualcosa come 10 mesi di Ramadan con digiuno.
Normalmente, secondo quanto detto dalla religione musulmana, dare l'elemosina o comunque dare agli altri, è sempre cosa buona, ma farlo durante il mese di Ramadan ha ancor più valore. Dunque chi digiuna, ha comunque il dovere di dare agli altri e in più digiuna. La clausola di cui sopra, di dare a qualcuno di che rompere il digiuno per tutto il mese di Ramadan, è davvero interessante.

Se vale come 10 mesi di Ramadan, perché non tutti fanno questo al posto di digiunare? Alcuni rispondono: "perché non tutti possono dare a qualcuno di che rompere il digiuno". Questo a Dakar non è possibile. O meglio, già in periodo normale, se entri in una casa all'ora di cena, è automatico che tu faccia parte degli invitati. Dunque ti verrà sempre dato da mangiare, anche da una famiglia che sembra non avere i mezzi per poterti dare. Per cui la risposta che non è possibile per tutti, non regge. Dove c'è da mangiare per uno, di solito ce n'è per due, e così via. Tutto si può sempre dividere e condividere.

E in ogni caso c'è un detto profetico che dice: "La carità è un obbligo per ogni musulmano, e colui che non ne avesse i mezzi faccia una buona azione o eviti di commetterne una sbagliata. Questa sarà la sua carità".
Il mese di Ramadan è un mese benedetto. E' un mese in cui ogni musulmano deve impegnarsi a allontanare le cose maligne, le cose cattive, e tutto quel che può nuocere a sé stesso o agli altri. Il digiuno è simbolo della rinuncia a tutto ciò che c'è di materiale, per avvicinarsi il più possibile a Dio. E' questo che credo d'aver capito.

Il digiuno non è solo rinuncia al cibo. E' rinuncia all'acqua, alle sigarette, alle cose "sporche", a tutto ciò che può distrarre l'attenzione dalla preghiera e dalla spiritualità. Colui che digiuna entra in una sorta di comunione con i poveri della terra. Senza bere, senza mangiare, è incoraggiato a dare, a condividere ed a partecipare alla vita comunitaria. La privazione del corpo è la rivivificazione dell'energia spirituale. Il digiunante sarà molto più sollecito di chiunque altro nel provare solidarietà per i suoi simili e rispondere alle loro necessità.

Si digiuna fin verso le 20.00 di sera. Dopodiché tutta la "sporcizia" a cui hai rinunciato durante il giorno, è riammessa nella tua vita fino al mattino seguente. Sigarette, cibo a volontà fino a scoppiare, materialità a non finire, e abusi e abbondanza.
Il Ramadan che io vedo, (probabile che non ci sia solo quel che vedo io), dunque direi che è un fenomeno diurno, che va dall'alba al tramonto. Un fenomeno durante il quale si prega, si dorme, ci si stanca del nulla, perché a non mangiare e non bere ci si stanca davvero. Il corpo si affatica, si hanno le vertigini, non ci si regge in piedi e compagnia bella. Tutto questo per essere vicini a Dio durante il giorno.

Per come l'immaginavo io, pensavo che tutto il mese avesse le stesse pretese di purezza, tutto il mese, giorno e notte inclusi. Ma alle 20 circa ci si abbuffa, e più tardi si cena anche. Le due cose, per i fumatori, intervallate da tutte le sigarette che non si sono fumate durante il giorno, da tutti gli ataya (té senegalese) zuccherati che non si sono bevuti in giornata e fino alle 3 del mattino non si dorme perché sennò non si dorme durante il giorno.
Dunque, altra deduzione, il mese di Ramadan, per alcuni è un mese di benedetto riposo.

Digiuno alimentare a parte, mi chiedo, e se si cercasse SEMPRE di essere migliori agli occhi di sto Dio, e se ogni giorno si evitassero la menzogna, l'ipocrisia, l'avarizia, la cattiveria, le sigarette, l'alcool, e compagnia bella, non sarebbe più semplice affrontare il mese di Ramadan? Perché tutti i musulmani che conosco (e sottolineo CHE CONOSCO) si dicono felici di fare il ramadan, ma mostrano palesemente che fanno veramente fatica durante questo mese? Se è il digiuno, che è simbolo delle rinuncie di cui ho scritto sopra, a affaticarli o a essere insopportabile al punto di non farcela, c'è la famosa clausola del donare al prossimo di che mangiare, che permette di non digiunare.

Il ramadan non è solo non mangiare e non bere per tutto il giorno. Il Ramadan dovrebbe portare la gente a essere più pulita dentro. E' l'anima che necessita pulizia. Mi chiedo perché tanti cerchino di essere puliti dentro solo nel mese di Ramadan. Tutto sarebbe più semplice se facessero gli stessi sforzi durante il resto dell'anno. Quando hai l'abitudine a essere pulito, nel momento in cui arriva l'occasione in cui è obbligatorio esserlo, non avrai grandi difficoltà e non dovrai fare nessuno sforzo. Ti sarà naturale esserlo. Li vedo tutti durante l'anno quelli che non rispettano il prossimo, che fingono di esserti amico, che fingono e che sono ipocriti verso se stessi e dunque verso Dio. Oppure più sei sporco durante l'anno, più valore hanno i tuoi tentativi/sforzi e rinunce per purificarti durante il mese di Ramadan? Dunque viva la sporcizia pre e post Ramadan?

Altra deduzione, il Ramadan è purtroppo anche un mese dove tanti sono ipocriti.

Alcuni cercano di approfittare del Ramadan per cercare di smettere di fumare. Dunque se ne deduce anche che "smettere di fumare diventa possibile". Ma negli altri periodi dell'anno un fumatore di dice che smettere è impossibile, che tu non puoi capire e che non lo capirai mai.

Se durante l'anno non hai avuto un contratto di lavoro, è probabile che l'avrai durante il mese di Ramadan, perché normalmente è in questo mese che ti firmano i contratti. Non scherzo, ho sentito dire anche questo. E io sono la prova vivente che è vero. Io ho avuto risposta affermativa per il mio lavoro nel mese del Ramadan dell'anno scorso. Ora, che questo dipendesse dal Ramadan o no, fatto sta che sempre del mese di Ramadan si trattava. Probabilmente le preghiere per me si sono rivelate davvero infinite e Dio le ascolta di più in questo mese.

I lottatori ricevono i contratti per i loro prossimi combattimenti in questo mese, con la benedizione di tutti.

Se ti sposi nel mese di Ramadan, il tuo matrimonio sarà un matrimonio felice, perché sarà più benedetto degli altri matrimoni fatti nel resto dell'anno. Che significa questo, devo ancora capirlo. Ci sono formule magiche che rendono felici alcuni matrimoni più di altri? Oppure Dio è più vicino alla terra nel periodo del Ramadan? Un po' come il movimento della terra intorno al sole. Forse nel resto dell'anno, la misericordia del Supremo è rivolta a qualche altro angolo dell'universo, ma attenzione, con sempre uno sguardo da queste parti!

A me questo benedetto mese piace, anche se è pieno di contraddizioni. Mi piace perché davvero la gente vi ripone infinte speranze e cerca di fare cose che normalmente non farebbe. Mi piace il momento della rottura del digiuno, dove stiamo tutti insieme e dividiamo quello che ognuno ha portato per fare "merenda". Mi piace questo "partager" che si moltiplica in ogni casa. Mi piace perché è un mese dove tutto potrebbe diventare possibile, perché chi normalmente non prega con regolarità, è costretto a farlo perché le probabilità che le sue preghiere vengano esaudite, aumentano in maniera esponenziale.

Altra deduzione, il mese del Ramadan, è un mese in cui ci sono più probabilità che i tuoi desideri e le tue preghiere si realizzino. Incha Allah.

Sénégal: Dakar - 04/08/2010 - A Dakar il lavoro è donna

A Dakar il lavoro è donna. E’ un’idea che mi sto facendo giorno dopo giorno.

Ma prima è d’obbligo una premessa. Il mio quartiere, ma credo come tanti altri quartieri della città, pullula di persone che non lavorano, e che da mattina a sera non fanno un emerito pippo. Alcuni fanno parte della categoria di quelli rassegnati, che non cercano più lavoro, tanto non ce n’è; altri fanno parte di quelli che temporaneamente si ritrovano a non fare un pippo, che di solito non cercano ma che a volte hanno la fortuna di essere ingaggiati per qualche lavoretto della durata di qualche giorno o se fortunati qualche settimana; altri fanno parte di quelli che continuano a cercare da qualsiasi parte, e se li ho trovati a non fare un pippo è solo un caso perché di solito non sono li.

Altra premessa da fare è che la popolazione dakaroise è formata più da donne che da uomini. Ragione per la quale questa diventa un’ottima ragione quando gli uomini si ergono a paladini della giustizia e ti dicono che per loro è un dovere sposare più donne, per salvarle dalla solitudine. Ma non è di questo che voglio parlare.

Nonostante qui ci siano più donne che uomini, ho constatato che tra le fila di quelli che si ritrovano a non fare un pippo in prima linea ci sono i maschi. Ora, aggiungo che ci sono uomini che lavorano e donne che lavorano, ma ecco che i miei occhi vedono più spesso donne impegnarsi in qualsiasi attività e più uomini seduti nell’attesa infinita che qualcosa arrivi anche per loro.

Al mattino salgo sul car rapide, e la percentuale di donne dirette al lavoro è ben più alta di quella degli uomini presenti. Come faccio a sapere che vanno a lavoro? Si tratta di solito donne che salgono sul car rapide con bacinelle piene di ortaggi, di frutta, di merce da vendere nei mercati. Spesso sono donne vestite a puntino per l’ufficio, e spesso sono delle bonnes che accompagnano i bambini a scuola, per poi cominciare il tour del mercato per preparare i pasti nelle case in cui lavorano.
Sul clandò che prendo da Patte d’Oie, idem. Di solito siamo almeno 3 donne e un uomo, più il taxista, che è sempre un uomo, dunque conducendo il clandò fa parte di quelli che lavorano. Ma la più parte delle volte, siamo 4 donne e il taxista. E sono sempre donne dirette al lavoro, perché a quell’ora del mattino dove potrebbero mai andare?

Il mio diretto superiore è un uomo. Ma la responsabilità del nostro reparto, è affidata a una donna.
Seynabou lavora sodo, è sposata e ha tre figlie. Viene in ufficio prestissimo la mattina, e fa parte degli ultimi che abbandonano la baracca. Al mattino mette le bambine sul bus per la scuola e le riabbraccia a sera, per godersi le ultime ore della giornata con loro.

Le offerte all’Export le facciamo io e Khady. Due donne. Siamo solo in due e siamo donne. Khady è appena andata in maternità. Aveva già due gemelle, e ora arriverà il terzo figlio. Madre lavoratrice, come tantissime donne qui a Dakar. Come nel mondo, lo so. Ma questo pezzo è per smentire tutti quelli che sostengono che le donne in Senegal non lavorano e non cercano di guadagnarsi la vita con le proprie forze.

Non ho mai visto nessuna mia collega, avuta fino a oggi, lavorare ai ritmi e con l’efficienza di Khady. Io stessa sono arrivata a Dakar con la convinzione che qui i ritmi lavorativi sarebbero stati meno pressanti e che mi sarei potuta permettere di grattarmi un pochino. E invece col pippo. Quando ho visto il modo in cui Khady lavora, sono rimasta fortemente impressionata. Veloce, abile, precisa e con una memoria di ferro su tutti i dettagli da mettere nelle offerte. Mi sono sentita a un livello nettamente inferiore per capacità e conoscenze. Insomma, Khady mi ha insegnato il lavoro che svolgo e l’ha fatto in maniera impeccabile.

Khady ogni giorno si sveglia all’alba per preparare le bimbe per la scuola, le mette in macchina e via al lavoro. In ufficio non perde occasione per chiamare casa e informarsi se le bambine stanno bene, se hanno mangiato, se hanno bisogno di qualcosa. Mamma e lavoratrice.

Ndeye Ouly è la nipote di Salif. Lavora ogni giorno dalle 8.30 del mattino fino a sera. Spesso arriva a fin verso le 20.00, senza sosta. Ha un contratto da stagista non so da quanti anni. Qui funziona così. Le aziende evitano di assumerti perché uno stipendio da assunti è più alto. Ma va?
E pur di non restare a casa senza fare un pippo, Ndeye Ouly accetta questa situazione con la speranza che un giorno il suo contratto da stagista si trasformi in un contratto vero e proprio. Guadagna una miseria. Le danno un salario che le consente di pagare il trasporto e qualche cosa in più ogni tanto. Ma a fine mese si ritrova indebitata come tutti gli altri, stagisti o non stagisti. A Dakar anche quelli che hanno un contratto di lavoro regolare, hanno uno stipendio da fame.

Ndeye Ouly fa una vita casa lavoro, lavoro casa. E sono certa che non sia proprio felice, ma è sicuramente più felice di quanto non lo sarebbe se restasse a casa in attesa di qualcosa di meglio.
Quel poco che riesce a non spendere nel trasporto, sono certa lo dia a sua madre.

Chiara. Chiara è una donna italiana immigrata a Dakar con pochi, anzi pochissimi mezzi e ha deciso di aprire una boutique a Sandaga. Ha capito che qui tutto può diventare qualcosa, se si ha la voglia di provarci, e lei ci ha provato. Ha imparato a prendere i mezzi pubblici locali per evitare di spendere salassi in taxi e ogni giorno si tuffa nella mischia. Parselles-Sandaga diventa un percorso pieno di speranze. Non è detto che tutti i giorni avrà dei clienti, ma lei non si scoraggia e sa che quel che arriverà, anche se poco, sarà qualcosa. Qui qualcosa è sempre tanto, non è mai veramente poco.

Non è facile essere immigrati, da nessuna parte nel mondo. Ma essere una donna bianca immigrata a Dakar è qualcosa che ha dell’estremo, inteso come coraggioso. Aprire una Boutique a Sandaga, sarebbe un’impresa per chiunque. Più che nell’aprirla, la difficoltà sta nel gestirla. Bisogna avere i contatti giusti, il carattere giusto, la voglia di partager giusta. E io non riesco a immaginarmi nessuno dei miei amici maschi italiani, ma neanche donne, a lavorare a Sandaga come fa Chiara. Ogni giorno si scontra con sguardi spesso solo curiosi, spesso sorpresi, spesso giudicanti di senegalesi che non capiscono che bisogno abbia una bianca di guadagnare dei soldi, e soprattutto di guadagnarli vendendo a prezzi così bassi al mercato di Sandaga.

Jeanne. Jeanne l’ho incontrata per la prima volta il 4 dicembre 2009, quando sono stata aggredita sotto casa mia. Dopo l’aggressione decisi di andare subito al lavoro e Eto mi ha accompagnata fino a che non abbiamo incontrato Jeanne, che abita dietro casa mia. Jeanne faceva la baby sitter per una famiglia che abita in zona fiera. Ogni mattina alle 6.15 io e Jeanne percorrevamo al buio la strada che ci avrebbe portate fino al car rapide. Due donne in strade buie e deserte che sfidavano il rischio di aggressori sempre in agguato. La donna per cui lavorava Jeanne, non era mai in casa perché lavorava anche lei fino a tardi. Al rientro dalla giornata lavorativa, Jeanne le riconsegnava i suoi bambini e finalmente tornava a casa, esausta. Jeanne ha dovuto lasciare quel lavoro per problemi che nascono spesso quando la baby sitter è carina e il marito torna a casa prima della moglie. Jeanne non è scesa a compromessi, e ha perso il lavoro.

Adja. Adja è madre, moglie, figlia e commerciante alla senegalese. Adja ogni giorno si occupa di Babacar, di suo marito, della numerosa famiglia in casa di sua madre e quando può, vende delle merci che un fratello le spedisce da Dubai. Occuparsi di una casa è un lavoro, nessuno può negare questo, sennò non esisterebbero le bonnes. Occuparsi di un bambino, è un lavoro. Se non fosse così, non esisterebbero le baby sitter. Occuparsi di una madre, è un lavoro. Se non fosse così, non esisterebbero le badanti. Dunque Adja lavora per tutti e non guadagna un pippo. Anche quel che vende, spesso non le da guadagno perché spesso è costretta a vendere a credito perché i suoi clienti affezionati spesso non possono pagare subito. Adja si fa in mille pezzi per poter fare al meglio ogni piccola parte dei suoi 4 lavori. E a fine giornata è stanca morta.

Daba. Daba è la bonne di casa di Salif. Ormai la si considera come un membro effettivo della famiglia, ma è pur sempre la bonne, per cui ogni giorno, per tutto il giorno non può permettersi di riposare troppo. Ammetto che rispetto a altre bonnes che conosco, lei occupa un ruolo un po’ privilegiato, perché spesso e volentieri prende una pausa. Essendo considerata come un membro della famiglia, spesso la famiglia non la paga. Se i soldi ci sono, allora le viene dato qualcosa, sennò si deve accontentare di vitto e alloggio. Nonostante questo, lei non molla. Ama la famiglia e non se ne andrebbe mai per nulla al mondo. E’ Daba che si è occupata di Maguette da quando è nata fino a oggi. E’ Daba che le ha insegnato a cucinare e a occuparsi della casa. E’ stata la sua seconda mamma.

Ogni franco CFA che Daba riesce a mettere via, cosa normalmente impossibile qui a Dakar, lo spedisce a sua madre al villaggio. Un tempo al villaggio c’era il suo bambino di cui occuparsi. Il bimbo ha avuto un terribile incidente. Morso da un serpente è morto il 30 gennaio 2010. Daba avrebbe potuto decidere di smettere di lavorare e di tornare al villaggio per occuparsi di sua madre. Invece ha deciso di restare a Dakar e di continuare a accettare quei pochi soldi che a volte arrivano e a volte no.

Ora, non tutte le donne che conosco qui a Dakar hanno questa gran voglia di lavorare a ogni costo, anche a basso costo. E non tutti gli uomini del mio quartiere stanno a casa a non fare un pippo. Fatto sta che c’è una differenza. Le donne che stanno a casa, vengono comunque sommerse dei lavori domestici, dunque per loro è raro trovarsi a non fare un pippo.

Mentre per gli uomini che stanno a casa, il pippo si trasforma in bombola per il gas, bicchierini per l’ataya (thé senegalese), quattro sgabelli e altri amici con cui aspettare il nulla, fino al terzo ataya, ossia per almeno tutto un pomeriggio.